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L'éthnomédecine chinoise

Origine :
Parmi les différentes ethnomédecines du globe, la Médecine Traditionnelle Chinoise occupe une place à part. Cette médecine a en effet conservé une remarquable continuité historique depuis la plus lointaine antiquité, qui fait aujourd’hui d’elle l’un des trésors du patrimoine culturel, scientifique et médical de l’humanité.

La médecine traditionnelle chinoise assure, depuis plus de 2500 ans, les soins de santé primaire du quart de l’humanité. Elle est en Chine une médecine d’état, disposant au même titre que la médecine moderne de son ministère, de ses universités, de ses hôpitaux et de ses unités de recherche. Elle forme, après la médecine occidentale, le système médical le plus développé au monde. En effet, c’est une médecine connue et utilisée en Chine (1,4 milliard d’habitants) et, de façon plus ou moins prononcée, dans tous les autres pays d’Extrême-Orient (le Japon, les deux Corée, l’Indonésie, les Philippines, la Malaisie, le Vietnam, le Laos, le Cambodge, la Thaïlande,) soit au total plus de deux milliards de personnes...Intrinsèquement, comme pour toutes les médecines des pays de civilisation ancienne, il s’agit d’une « naturopathie »...

Elle a su dépasser les frontières et est de plus en plus présente de par le monde en Afrique et en Occident, en Europe et aux Etats Unis. En France elle fut décrite et introduite sous Louis XV. La Médecine Chinoise est aujourd’hui reconnue comme pratique thérapeutique efficace par de nombreux pays même si les législations divergent. Plusieurs pays de l’Union Européenne et d’Amérique du Nord ont donné une place dans leur système de soin à la MTC, comme le Canada, le Royaume-Uni, ou l’Allemagne et la prennent en charge par le système de santé.

Si l’efficacité de cette médecine lui a permis de traverser les siècles, ses possibilités d'application sur le terrain l'ont également amenée à se développer hors de Chine, pour gagner progressivement tous les continents. En France, l’une des branches de cette médecine, l’acupuncture, est pratiquée depuis le XVIIIe siècle.

Contemporaine de la médecine d’Hippocrate, la médecine traditionnelle chinoise est universelle, naturaliste et humaniste. Elle permet de comprendre et de traiter les maladies par des moyens simples, naturels, efficaces et non iatrogènes*(provoquées par les médicaments).


Principe :
Par son fondement holistique et à l’approche globale qui en découle, la médecine chinoise a vocation à prendre simultanément en compte les « trois trésors » constitutifs de l’homme : le « Shen » (l’esprit), le « Qi » (l’énergie) et le « Jing » (la forme physique).Son art vise à rétablir l’harmonie à l’intérieur de chacune de ces trois sphères, ainsi que dans leur influence réciproque, de façon à ce que l’élan 'joyeux 'de vie caractéristique de la bonne santé puisse se manifester pleinement.
 Elle repose sur des méthodes diagnostiques et thérapeutiques qui lui sont propres, et qui se suffisent à elles-mêmes dans le champ thérapeutique qui est le sien.

Transmise de maître à élève pendant de nombreuses générations, interdite pendant la révolution culturelle (il s’agit à l’origine d’une médecine impériale), puis rétablie et enseignée sous forme universitaire en Chine, la MTC fait aujourd’hui l’objet d’approches différentes. L’ouverture de la Chine à l’Occident et la transplantation de sa médecine traditionnelle dans d’autres pays, favorisée par l’exil de nombreux médecins traditionnels au moment de la révolution culturelle, ont encore accentué ces différences, qui constituent une richesse autant qu’un danger. C’est pourquoi il importe de conserver intactes les racines millénaires de cette médecine,afin qu’elle puisse toujours demeurer une tradition vivante, capable de s’adapter sans se dénaturer.

Pour beaucoup, la MTC se limite principalement, sinon exclusivement, à l’acupuncture. Or, depuis les temps les plus anciens et jusqu’à nos jours, cette dernière ne représente qu’une partie de l’art médical classique utilisé par les thérapeutes du pays le plus peuplé au monde. Son principe thérapeutique suppose l’analyse (l'enquête) des signes et des symptômes, l’établissement du diagnostic, puis du principe de traitement suivi du traitement: du cancer, au sida, de la paraplégie traumatique à la paralysie, de la stérilité à l’impuissance, de la moindre douleur à la plus aiguë, du plus petit dérèglement au plus grand…


Comparaison entre la médecine chinoise et occidentale :
La Médecine Chinoise et la médecine occidentale constituent deux systèmes médicaux différents. Il est donc indispensable de maîtriser complètement les aspects spécifiques de la MTC pour être en mesure de faire les relations nécessairesavec les données scientifiques de la médecine moderne, sans les copier ni les appliquer mécaniquement. II ne faut donc ni mélanger les deux systèmes médicaux, ni les opposer, ni en accepter ou en refuser certains aspects sans réflexion préalable.

Dans la médecine allopathique (occidentale) l’usage d’antibiotiques (Anti/bio : contre la vie), de vaccins, de radiothérapie, de chimiothérapie et de thérapeutiques lourdes, relève d’une conception autre de la thérapeutique. Il s’agit de faire la guerre à la maladie: détruire des cellules malsaines, combattre et  éradiquer  les virus, faire la guerre  aux microbes, mettre au point de nouvelles armes contre le cancer ou le sida, développer un nouvel arsenal thérapeutique. Cette approche est aussi essentielle…

Cependant, cette conception de la médecine est aujourd’hui chez nous tellement courante que beaucoup n’imaginent pas qu’il puisse en exister d’autre. Pourtant, au sein même de la médecine occidentale, des voix s’efforcent depuis longtemps de faire entendre que « le virus n’est rien, le terrain est tout », c’est-à-dire que la maladie ne se développe, comme une mauvaise herbe, que sur un terrain physiologique déséquilibré, par a normalisation de ce terrain.

Ce savoir être, faire..indispensable à chacun et nous responsabilisant sans nous rendre fautif, redonne à chaque humain sa dimension et sa dignité totale .

Dans cette optique, il ne s’agit alors plus de faire la guerre à la maladie, mais de rétablir l’équilibre du terrain, tout en évitant ces « dommages collatéraux » de la guerre contre la maladie que sont : les effets secondaires indésirables, la destruction de cellules saines, l'affaiblissement du système immunitaire,les maladies iatrogènes* (provoquées par les médicaments)

L’Organisation Mondiale de la Santé a reconnu l’intérêt de la Médecine Traditionnelle Chinoise.

En 2002, elle la définit comme « comprenant diverses pratiques, approches, connaissances et croyances sanitaires intégrant des médicaments à base de plantes, d’animaux et/ou de minéraux, des traitements spirituels, des techniques manuelles et exercices, appliqués seuls ou en association, afin de maintenir le bien-être et traiter, diagnostiquer ou prévenir la maladie ».

Dans sa « Stratégie pour 2014-2023 de l’OMS pour la médecine traditionnelle», l’OMS préconise l’intégration des médecines complémentaires et alternatives (MCA) dans les systèmes de santé nationaux. Lors de la 67e session de la WHA (World Health Assembly ou Assemblée Mondiale de la Santé, l’organe décisionnel suprême de l’OMS) à Genève du 19 au 24 mai 2014, la stratégie de la médecine traditionnelle de l’OMS de 2014 à 2023 a été approuvée. Cette stratégie vise à renforcer la base de connaissances pour les politiques nationales et à renforcer l’assurance qualité, la sécurité, la bonne utilisation et l’efficacité des MCA (médecines complémentaires et alternatives) et de la médecine traditionnelle par une réglementation. Elle vise également à promouvoir la couverture de santé universelle en intégrant les services de MCA et de médecine traditionnelle dans la prestation de services de soins de santé et les soins à domicile.

Selon l’OMS: La médecine traditionnelle est la somme des connaissances, compétences et pratiques qui reposent sur les théories, croyances et expériences propres à une culture et qui sont utilisées pour maintenir les êtres humains en bonne santé ainsi que pour prévenir, diagnostiquer, traiter et guérir des maladies physiques et mentales.Utilisée depuis des milliers d’années, ses praticiens ont beaucoup apporté à la santé humaine, surtout en tant que prestataires de soins de santé primaires au niveau communautaire. Elle reste très populaire dans le monde. Depuis 1990, elle fait une apparition remarquée dans de nombreux pays développés et en développement».

L’acupuncture et la Moxibustion de la Médecine Chinoise ont été inscrites en 2010 sur UNESCO. Déjà en 2006 une liste nationale de chefs d’œuvre du patrimoine oral et immatériel de la Chine fut établie, parmi lesquels neuf éléments concernaient la « médecine et la pharmacopée traditionnelles ».


Les Web conférences du Cèdre concernant l'ethnomédecine chinoise :

https://www.youtube.com/results?search_query=CEDRE+formation+pro+en+ethnom%C3%A9decine

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